Comportement sur les pistes de ski

"La vérité sur les sports d'hiver"

On parle beaucoup dans Cybervalloire de l’aménagement du domaine et de ses petits (ou moins petits) travers, des défauts en tous genres de la station ou des pistes, quand c’est justifié, mais on parle rarement du comportement d’un grand nombre de personnes sur les pistes.

Au fil des ans, j’ai relevé quelques trucs qui m’agacent au plus haut point et je pense ne pas être le seul.


Les files d’attentes sont parfois un véritable champ de bataille. Durant les vacances scolaires, la plupart des gens ont du matériel de location, dont au passage ils se foutent royalement (autre truc qui m’agace fortement). Et de ce fait, ils marchent sur les skis des gens qui les précèdent, qui eux, des fois ont du matériel dont ils prennent soin J’ai donc eu l’occasion de me faire pas mal d’ennemis dans les rangs des vacanciers la semaine dernière. Ben ouais, à force de soulever violemment mes skis quand quelqu’un marche dessus, y’en a un qui a perdu l’équilibre (c’est balot, hein ? ).

Qu’on soit bien d’accord : marcher sur les skis de la personne précédente ou venir s’encastrer dans cette même personne en écartant les skis pour passer de part et d’autre n’a jamais fait avancer la file d’attente plus vite !!!. Bien au contraire, plus on met le souc, plus on ne pense qu’à sa gueule et moins ça fonctionne bien.

De plus, ce sont souvent les mêmes qui marchent sur les skis pour avancer plus vite, qui, une fois devant les portillons, emmerdent tout le monde pour monter avec leurs potes et finissent par partir juste à 2 sur le siège (comme ça on a tout gagné !).


Sur les pistes il faudrait je pense trouver une sémantique plus appropriée au niveau intellectuel de certains. Je rappelle pour lesdits « certains », que skieur amont, ça veut dire le skieur qui est au-dessus, le plus haut, qui vient du haut de la montagne et aval, c’est celui qui est en-dessous du skieur amont, le plus bas. Pour faire simple, celui qui est en aval ne voit pas venir celui qui est en amont, alors que celui qui est en amont voit le skieur aval. Il est donc logique, que ce soit à celui qui voit le mieux de faire attention ! Non ? Toujours pas ? Alors pour faciliter le travail, on va dévoiler un grand secret de montagnard aguerri pour se souvenir de tout ça. Un moyen mnémotechnique imparable :

– Dans amont, il y a « mont » comme dans « montagne » (vous vous rappelez ? Celui qui est en haut, le plus proche du sommet de la montagne…)

– Dans aval, il y a « val » comme dans « vallée » (celui qui est en bas, le plus proche de la vallée).

Donc maintenant qu’on appris à reconnaitre le skieur aval du skieur amont, il ne reste plus qu’à se mettre un truc en tête : le skieur aval est prioritaire et le skieur amont est responsable, et notamment de sa vitesse et donc du contrôle de ses skis…


D’ailleurs, la vitesse sur les pistes est de plus en plus problématique. On fait des grands boulevards bien plats pour toutes les meilleures raisons du monde : absorber le flux de skieurs en période de rush, faciliter le travail des écoles de skis en faisant croire aux élèves qu’ils sont super bons, éviter au skieur moyen d’avoir trop mal aux cuisses et ne pas le dégoûter pour être sûr qu’il revienne, garder la neige… Bref, c’est un fait, les pistes sont de plus en plus entretenues, bichonnées, aplanies et de ce fait, le sentiment d’être Jean-Baptiste GRANGE gagne nombre de pratiquants occasionnels aux bout de deux descentes. Seulement voila, dans la pratique du ski il y a deux choses importantes : savoir tourner (surtout pratique quand on arrive en bord de piste ou face à un pylône) et savoir s’arrêter (si possible sur la distance la plus courte, bien pratique aussi par exemple pour aller prendre le petit train en bas de la Sétaz et si possible, pas dans la tronche).

Or « certains » (seraient-ce les mêmes ? non, j’en doute) ont bien entendu la première partie (surtout parce que ça les arrange bien) et encore… mais beaucoup moins la deuxième. C’est comme ça qu’on croise régulièrement des skieurs en chasse-neige, complètement sur l’arrière, dré dans le pentu et à fond de sixième (le tout sans casque, c’est bien plus rigolo au moment de l’impact).


Le stationnement sauvage doit probablement venir des habitudes citadines de double ou triple file. A priori, il y en a a qui ça manque pendant les vacances. Donc, quand on est plusieurs à skier ensemble, pourquoi stationner les uns en-dessous des autres sur le bord de la piste, quand on peut stationner les uns à côté des autres au milieu de la piste. ?! Et comble de la rigolade, autant le faire derrière la grosse bosse transversale de l’Aigle, ou juste après le virage de l’Armera, avant lequel on a bien pris son élan pour éviter de pousser sur les bâtons (le sommet de la bosse en fin de Mulots est assez prisée par les troupeaux également). Alors là, même chose, je ne me suis pas fait que des amis, en gueulant qu’il « ne faut vraiment penser à rien pour faire ça » (bon OK, je l’ai peut-être dit autrement sous le coup de l’énervement) ou, quand je suis de mauvaise humeur, en passant à 5cm des skis du contrevenant (bien que ce soit complètement stupide de ma part, avouons-le).


Je gruge donc je suis ! Alors ça, j’adore plus que tout. C’est incroyable à quel point il est difficile de demander au gens de s’auto-discipliner. Deux exemples :

  • TSD6 Brive2 : il y a maintenant des filets pour créer un entonnoir, dans le double objectif de, canaliser les gens et faciliter l’écoulement de la file d’attente et, garder l’accès au couloir des écoles libre. Grosso modo, ça fonctionne pas mal.
  • TK Chateau Ripaille : il n’y a rien. Et bien comptez le nombre de personnes qui forcent comme des bourricots, en arrivant de la liaison escargot ou du snowpark, pour passer autour du poteau en bois juste à l’entrée, au lieu d’aller faire la queue en contournant les gens qui attendent déjà. Et le tout, en regardant ses spatules, dans la plus parfaite imitation de l’autruche : « si je les vois pas y me verront pas ». Et quand on fait une remarque, on se fait limite insulter, traiter de vieux con, que c’est pas grave, qu’on s’en fout, etc… Bien sûr que ce n’est grave, mais alors ce n’est pas grave d’aller faire la queue ! (bah oui, faut savoir s’appliquer à soi-même ce qu’on exige des autres).

Résultat des courses, à force de faire des mécontents, il va y avoir des filets partout, on va bientôt généraliser la file d’attente Disneyland comme au départ de la Sétaz, ce sera magnifique (et vu l’efficacité de certaines remontées en période de pointe il y a aura aussi les petits panneau en début de file : « bienvenue au TK Plan Palais, à partir de ce point vous avez 90 minutes d’attente. Bonne journée »)


Et qu’on ne vienne pas m’accuser de dénigrer les gens qui ne skient qu’une semaine dans l’année ou les débutants. Tous les points que j’ai relevé ici ne traitent que du bon sens, du savoir vivre, de l’auto-discipline et du respect des autres et n’ont strictement rien à voir avec le niveau de ski. Je suis moi-même débutant dans certaines autres disciplines et je m’enquiers d’abord des règles de comportement à respecter pour éviter de faire n’importe quoi.