L’opération commença vers 14h.
Le but de l’après-midi était d’aller déclencher artificiellement, grâce à l’hélicoptère du « SAF », 2 corniches de la Roche Olvera, surplombant les premiers lacets de la route du Galibier. Ainsi, une fois déclenchées, tout risque d’avalanche serait évité, et les machines de déneigement notamment de la DDE pourraient passer à l’action.
C’était l’heure du décollage de l’hélico, depuis le devant du Télécabine du Crey du Quart, à Valloire. J’ai pu profiter de la montée de Valloire à Plan Lachat en machine, mon premier vol en hélico ! Magique !
Le décollage fut splendide, avec une vue extra au-dessus de Valloire ! Impressionnant ! Tu te sens monter dans ta petite bulle volante, là… Extra !
S’en suivit le survol des Massifs… Setaz…
C’est marrant de les voir d’un autre angle que celui habituel !
L’arrivée du Télésiège du Moulin Benjamin :
On remonte ensuite la vallée de Bonnenuit, à une allure de plus de 250km/h… Je peux vous dire que vous ne perdez pas une seconde, pour monter là-haut !
Les montagnes sont encore plus splendides que d’habitude, profitant d’un super ciel bleu, mettant en valeur les dernières plaques de neige.
Quelques minutes plus tard, nous avions atterri à Plan Lachat, sur le parking. Là-haut la DDE était prête. Nous attendons quelques minutes M. Viallet et Pistenman qui montaient les charges d’explosifs en pick-up, jusqu’à Plan Lachat. Le matin même plus de 100kg d’explosif nous avaient été livrés par la compagnie Tytanite, localisée sur la région.
Pendant la préparation, la fraise commençait à dégager les premières longueurs de la route. Nouvelle fraise, avec efficacité accrue ! Spectaculaire !!!
Le moment était venu de décoller pour le sommet de la Roche Olvera. Nous fîmes d’abord un voyage avec le personnel (nous étions 4), puis l’hélico refit un aller-retour, pour monter le matériel, et les explosifs.
Les cartons d’explosifs étaient prêts, tout comme les longueurs de cordeau détonant…
photo : Pistenman
On monta dans l’hélico. 2e voyage en hélico pour moi, en moins d’une demi-heure… Magique ! Scratchy était à peine content…
photo : Pistenman
photo : Pistenman
En quelques secondes, nous étions en haut, en survol au-dessus de la crête, pour repiquer de l’autre coté, afin de repérer la zone de vol stationnaire pour la dépose des hommes sur la crête.
Les images étaient vraiment splendides ! La neige se mêlait aux rochers, quasi à la verticale, et nous passions au-dessus, l’air de rien…
photo : Pistenman
photo : Pistenman
La vue d’en haut était splendide ! Toute la vallée de Plan Lachat jusqu’à Valloire, … et bien plus…
…puis brusquement, nous primes le virage pour nous diriger vers la zone de dépose. C’est là que l’on se rend compte de la maniabilité de ces machines… La photo a été prise pour que l’on se rende bien compte de l’inclinaison de la ligne d’horizon… Je vous laisse imaginer !
…puis voila la TOUTE PETITE crête où l’hélico va toucher le sol, du bout des patins, afin de nous laisser descendre. Tellement petit, tellement incliné, impossible de se poser, il faut rester en vol stationnaire pour nous laisser descendre !
La dépose se passe bien, nous restons accroupis le temps qu’il s’éloigne. Puis il repart faire le plein de matériel à Plan Lachat, et remonte en un tour d’hélices.
Les cartons d’explosif, les cordes et tout le reste arrivent.
Là aussi, il faut décharger rapidement :
photo : Pistenman
…le tout dans un gigantesque courant d’air, qui vous couche presque par terre, dû aux pales de l’appareil.
Une fois les portes fermées, la machine repique dans la vallée… Impressionnant, le virage qu’il prend pour repiquer !
L’appareil est plus qu’à la verticale, il est en parti retourné, et pique à une allure impressionnante !
photo : Pistenman
Scratchy, tenant l’appareil d’une main, surveillait les sacs pendant la dépose. Le dit que l’on ne perde pas la moitié du matos dans la falaise toute proche !
photo : Pistenman
Une fois en haut, c’est l’extase, le paysage est à couper le souffle. On domine… on domine tout !
Vue sur le Col du Galibier, avec la Meije en arrière plan. La neige brille au soleil. On aperçoit quelques traces de skieurs courageux qui se sont aventurés au sommet…
Bon, on est quand même en haut pour remplir une mission importante ! Sur un fond de Galibier, voici l’une des 2 corniches que nous devons miner. Elle n’est pas très importante, mais reste dangereuse.
M. Feutrier, faisant parti de l’équipe au sommet…
D’en haut, on aperçoit le lieu d’où nous avons décollé, le petit parking de Plan Lachat ! Quand on sait à quelle vitesse on est arrivé en haut, et quand on voit ça si petit en bas, on est impressionné !!!
M. Viallet, mon maître de stage, sans qui je ne pourrais pas vivre toutes ces aventures, dirige les opérations, et répartit les taches, pour une efficacité accrue, et une perte de temps minimisée.
Scratchy est opérationnel, et essaye de faire tout son possible pour aider, et permettre un résultat positif à l’opération, tout en profitant de chaque minute passée en haut.
photo : Pistenman
Voici la 2e corniche avec plaque, que nous devons miner. La pente est assez raide, et nécessite une intervention avec corde, pour sécuriser le personnel.
Pistenman, plus heureux que jamais, sur un splendide fond de Galibier.
Nous commençons par effectuer des trous avec une sorte de tarrière, pour enfiler les bâtons d’explosifs par la suite, et faciliter le décrochement de la corniche.
M. Feutrier commence, aux endroits ou le baudrier n’est pas nécessaire.
Michel et moi, nous préparons les charges, et les raccordons au cordeau explosif. Je débute en la matière, et je fais finalement plus d’apprentissage visuel que de production manuelle… vu l’importance de la chose.
M. Viallet, lui, a une certaine habitude de ce type d’opération. J’apprends alors comment ça se passe… préparation des charges, ruban adhésif pour lier le tout, …
Pendant ce temps, M. Feutrier et Pistenman préparent les cordes, et baudrier, pour aller poser les charges aux endroits difficiles d’accès. Vu la pente en aval, il vaut mieux prendre un maximum de sécurité, car une chute serait fatale, et on ne sait jamais, si la corniche cédait seulement sous le poids d’un homme…
Une fois les cordeaux raccordés, nous enfilons les charges dans les trous préalablement préparés.
Michel qui déroule les mètres de cordeau, raccordant les différentes charges, jusqu’au détonateur.
M. Feutrier assure Pistenman, qui se rapproche de la falaise pour poser des charges.
…à certains endroits, l’opération peut être périlleuse…. C’est pourquoi il ne faut prendre aucun risque.
Une fois toutes les charges posées, on raccorde le cordeau au détonateur, qui déclenchera la détonation, puis la combustion de la poudre contenue à l’intérieur du cordeau.
Le 1er déclenchement est prêt. Petit coup de radio au personnel resté en bas pour savoir si tout est OK et si personne ne s’est aventuré sur la route. Le temps de raccorder le détonateur à la « marmotte », qui donne l’impulsion électrique au détonateur, et la charge explose. La corniche est littéralement pulvérisée…
…résultat après tir préventif : il ne reste plus grand-chose, c’est nickel, propre, net… Impeccable !
Le temps de regarder le résultat, et nous devons enchaîner avec le 2e déclenchement, plus en amont. Même système, même préparation, mais cette fois ci avec un minimum de précautions en plus, vu la proximité de la pente presque verticale :
Pistenman assure M. Viallet, qui est parti repérer les endroits où nous allons placer les charges.
Puis Pistenman va creuser les trous pour enfoncer les charges. Et je l’assure.
S’en suit l’attache du cordeau détonant au cordeau principal, qui va au détonateur…
Rassemblement du matériel et du personnel avant le tir. Jolie photo où on se rend bien compte des sites où doivent intervenir les professionnels de la montagne, dans certains cas ! C’est magnifique !
Petit coup de radio à ceux d’en bas pour savoir si tout est OK, et le tir est déclenché. Moins de charges ont été utilisées, je crois, pour celle-là, mais l’effet attendu est toujours là !
…une jolie coulée de neige, mêlée aux rochers part dans la pente, et s’arrête un peu au-dessus de la route, en aval.
L’opération a été menée à bien, le résultat est positif. Le temps de profiter des derniers moments passés en haut, en attendant l’arrivée de l’hélico qui va nous redescendre, et voila une petite photo de l’équipe d’intervention : M. Viallet, Pistenman, et M. Feutrier.
En 3 coups de pales, les hommes et le reste du matériel sont redescendus à Plan Lachat. Tout est bien fini.
Je n’ai pas pu résister à une petite photo à coté de l’appareil…
…puis on repart direction Valloire…
photo : Pistenman
Là aussi les paysages sont à couper le souffle, tout est tellement beau dès que l’on prend un peu d’altitude !!!
Survol de Bonnenuit… Avec des maisons plus célèbres que d’autres…
…Passage au dessus des Verneys. On voit bien la trace de la piste de fond, sur le golf ! On se croirait sur une carte IGN !!!
…Puis tous les petits hameaux redescendant sur Valloire, La Ruaz, le Serroz, … Magnifique, vu du dessus !
…Arrivée au-dessus de Valloire, avec une fois de plus une inclinaison de l’appareil photo qui laisse présager de l’inclinaison de la machine, effectuant son virage…
Les Charbonnières, plus jolies d’en haut que d’en dessous … finalement !
…arrivée vers le Télécabine… puis on se pose.
On décharge un peu de matériel, on descend, et l’hélico repart aussitôt pour rejoindre sa base, après une opération réussie, une fois de plus. Merci au pilote, sans qui tout cela n’aurait pu avoir lieu !!!
Voila, encore un reportage que j’ai pu vivre, et créer grâce à mon stage. Tous mes remerciements aux responsables, qui m’ont permis de vivre ces moments avec eux. Ça reste quand même grandiose quand on revoit ces images !
Le travail des professionnels de la montagne est trop souvent caché par le « clinquant » des stations de ski accueillant les touristes, et c’est bien de découvrir l’envers du décor, afin de se faire une idée des différents domaines d’action du service des pistes.
Voilà comment s’est donc déroulé le déclenchement de 2 corniches surplombant les premiers virages du Col du Galibier.