L’Epaisseur 3230 m et Pierre Fendue 3037

Randonnée dans la vallée des Aiguilles d’Arves

avec au programme l’Aiguille de l’Epaisseur et en bonus Pierre Fendue la voisine.

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L'aube, au refuge


Montée depuis Bonnenuit : environ 1600m de D+ pour l’aiguille de l’Epaisseur, 500m de D-, 500m de D+ pour l’enchainement sur Pierre Fendue suivi de 1400m de D- .

Sur une journée, ça fait vraiment pas mal. Prudents, nous l’avons fait sur 2 jours.



Voici une vue globale de notre randonnée (désolé pour la piètre qualité) :

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Nous sommes partis le samedi 22 juillet vers 16h pour monter au refuge des Aiguilles. Partis à 4 avec Valloirin et 2 potes montagnards, nous sommes rapidement entourés par un temps menaçant avec des coups de tonnerre qui retentissent sur la Setaz.

Le pont habituel des Aiguilles était fermé, la traversée de la Valloirette ne nous tentant pas plus que ça, nous empruntons donc le pont amont dit « des Militaires ».

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Les aiguilles se cachent :

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Il fait une chaleur de bête et la première montée jusqu’aux chalets des Aiguilles est rude. Ensuite, la pente s’adoucit, nous croisons de temps en temps des gens qui redescendent. En effet, cette balade jusqu’au refuge est assez prisée, d’autant qu’il y a pléthore de marmottes dans le coin.

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Nous voyons nettement notre objectif du lendemain à savoir l’Aiguille de l’Epaisseur à 3230m qui n’a pas l’air ni impressionnante ni si élevée que ça, mais en montagne les distances sont trompeuses.

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Valloirin nous entraîne dans un de ses très fameux « raccourcis qui rallongent parce que c’est joli », en passant par le chalet de Barde. Nous y trouvons même des binouzes au frais dans le bac d’eau. Nous les laissons avec une pointe de regret mais bon, leur propriétaire ne serait pas content.

Je m’arrête de temps en temps pour prendre quelques photos et après environ une heure et demie, nous arrivons au refuge.

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Le gardien nous accueille avec chaleur et convivialité. Nous nous restaurons quelque peu sur la sympathique terrasse fraîchement construite. Nous apprécions la relative fraîcheur qui règne à 2260m.

L’objectif du lendemain :

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Le refuge est loin d’être plein, nous aurons même le luxe d’une chambrée à nous 4 (prévue pour 8 normalement). Je regrette que nous n’ayons pas pensé au jeu de cartes, ça l’aurait bien fait surtout que les 3 autres zozos discutent logiciels d’avocats… pas très bucolique tout ça ;-)

Le soir venu, nous passons à table avec un groupe d’une dizaine de personnes qui font la Centrale demain.

A table ! ! ! ! (Valloirin ! arrête de regarder l’objectif)

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Le menu est copieux et goûtu : soupe légère quasiment à volonté (ça réchauffe le bonhomme), salade verte avec croutons et emmental, farcement (miam miam) : celui-ci est composé de viande hachée, polenta, fromage râpé, pomme (oui oui) et raisins secs. J’oublie certainement quelques ingrédients mais l’essentiel est là.

Le repas se poursuit avec du fromage (de la tomme) et … une fondue au chocolat avec des morceaux de pomme, miam miam !

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Le groupe « Centrale » se met rapidement au lit (vers 21h) car leur réveil est programmé pour 3h30. De notre côté, nous sommes plus touristes et nous bouquinons à la fraîche en regardant le soleil s’évanouir derrière les crêtes.

La soirée s’annonce chaude ;-)

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Nous discutons avec notre hôte avenant jusqu’à 22h30 et sentant qu’il est raisonnable de gagner les plumards, nous nous exécutons.

Nous avons prévu un réveil à 6h pour un départ à 7h, la nuit a été assez agitée entre les ronflements de chacun mais bon, on n’est pas là pour faire la grasse mat’ de toute façon.

Je me lève un peu avant les six coups, le petit dej’ est prêt et mon estomac est bien paré pour manger un boeuf entier. L’aube en montagne est magnifique et les occasions d’immortaliser et de profiter de ces instants est tellement rare… génial !

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Après ce grand bol d’air, je me fais 2 bols de chocolat, je mélange ensuite chocolat en poudre et café, je tartine pain et biscotte… un seul regret, j’aurais pensé avoir de la confiture de myrtille… gourmand que je suis.

Nous partons à l’heure prévue, les crêtes sont déjà dorées par le soleil. Les 2 potes sont devant, je suis en shootant sur tout et n’importe quoi (90 photos rien qu’à la montée) et Valloirin ferme la marche.

La chaleur s’installe de suite dans le corps, je ruisselle bientôt de sueur. La montée est très régulière et très classique : le chemin est bien visible sur presque toute la montée (l’itinéraire est assez évident puisqu’on voit le sommet quasiment tout le temps).

A la prairie herbeuse du départ, succèdent ensuite de gros blocs qui laissent de moins en moins de place à l’herbe pour disparaître complètement sur le dessus à de la poussière d’ardoises.

Tout d’abord le gazon sur fond d’aiguille méridionale :

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Quelques gros cailloux poussent :

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Valloirin tout à droite de la photo :

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Quelle est belle la montagne…

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Le règne minéral s’installe :

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En se retournant on peut notamment admirer la Mitre, le Thabor.

Tas de cailloux :

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Voici le sommet

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Arrivée de LBG :

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Dans 5 minutes, je nous considère comme définitivement perdus ;-)

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Je me remets toutes mes couches de vêtements par dessus le tee-shirt trempé. Ca caille dur, nous nous restaurons en attendant Valloirin. Les 2 autres ont bien tartiné, réalisant la montée en 2h (sans trop d’arrêts).

Le Valloirin arrive…

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La traditionnelle photo des randonneurs à la fin de la montée :

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Nous distinguons les alpinistes d’hier soir sur la Centrale… qu’ils sont petits vu d’ici, bon enfin je préfère être à ma place qu’à la leur… surtout pour la descente !

Les points de vue sont superbes, j’admire notamment la vue sur les Aiguilles, le ciel se couvre mais rien de menaçant à l’horizon.

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Le glacier des Aiguilles est bien mal en point

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Après les traditionnelles photos au sommet, nous papotons sur la suite du programme : vu l’heure, 9h30, nous avons le temps de nous refaire un autre «3000» à savoir Pierre Fendue.

Un des potes ne le sent pas du tout car rallier ce sommet implique un long, très long passage pentu en pierrier avec des portions physiques et un peu techniques.

Il redescend donc vers le refuge et nous nous donnons rdv à la voiture sachant que s’il a beaucoup d’avance, il rentrera en stop.

Avant de se lancer dans le pierrier, nous vérifions si ça ne passerait pas par la crête puisque Pierre Fendue est le prochain sommet sur cette crête en suivant le Nord.

La crête est plus que chaude et nous choisissons donc la solution moins risquée.

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Il ne fait pas chaud et nos mains sont bien froides, les gants à cet instant ne seraient pas de trop. Et dire que tout en bas, l’oppression de la chaleur continue…

La descente dans le pierrier est usante, elle n’est pas dangereuse mais il faut rester vigilant pour éviter de se tordre une cheville ou un truc du genre. Des chaussures bien rigides sont obligatoires et un piolet ou des bâtons sont conseillés.

La descente et la Meije au fond :

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Groupés à l’origine, je choisis une voie plus à gauche que mes camarades, il y a un passage un peu délicat dans un ressaut, en passant doucement, ça passe comme dirait Valloirin.

En parlant du loup, lui et l’autre pote se sont embarqués dans une portion plus pentue dans laquelle ils font partir une belle coulée minérale, même à distance latérale respectable, elle me fait froid dans le dos.

Ils décident alors de faire une traversée pour trouver une pente moins agressive.

Chacun sa route : 1 pour Valloirin et 2 pour LBG

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Je m’arrête en bas de la descente sur un gros rocher, ce qui permet à mes camarades de trajecter dans ma direction. Je tente de me dorer au soleil mais ce dernier est capricieux et je finis par remettre l’intégralité de mes couches vestimentaires en attendant mes 2 acolytes.

Une bien belle pente, environ 500m de D- sur laquelle nous avons trainé une heure environ.

Nous coupons alors les pentes en faisant une grosse traversée dans les éboulis puis un franchissement de ressaut avant de déboucher sur la mini vallée qui mène à Pierre Fendue.

Ceux qui n’aiment pas les pierres sont servis

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La haute vallée qui mène à Pierre Fendue :

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J’aperçois alors quelque chose qui bouge très loin près du sommet : c’est un chamois. Nous le prenons sous le feu croisé de nos objectifs en zoom maxi assisté du zoom numérique. Les résultats ne sont pas hyper probants mais de toute façon, pour chaque pas, notre bestiau en fait une dizaine.

La bête (désolé pour la qualité pourrie):

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Il disparaît ensuite en passant de l’autre côté vers la combe de Beaujournal.

Nous progressons vers Pierre Fendue, le terrain est moins collaboratif qu’à l’Epaisseur.

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La portion finale en crête est composée d’éboulis et d’ardoises, bien heureusement elle n’est pas interminable et nous débouchons au sommet : ça y est : 2 «3000 » dans la journée.

LBG au sommet :

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Il est 12h20, le pote est resté au col, Valloirin et moi faisons les traditionnelles photos : panorama, zoom sur certains points, photo de groupe au retardateur …

L’arrivée de Valloirin

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Les 2 randonneurs « rescapés »

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On aperçoit une foule de choses : la Grande Chible, la vallée d’Arve, les Albiez (ça bétonne Pépito !), Saint Sorlin, la Croix de Fer, la Toussuire, les glaciers de l’Etendard. De l’autre côté : le Glacier du Bouchet, la Setaz, le Crey du Quart, le Gros Crey, le Thabor, les Cerces, le Galibier, les Ecrins.

Les Aiguilles avec l’envers de l’Epaisseur en premier plan

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Côté Arvan, le paysage est superbe, j’ai noté cette face si particulière :

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L’estomac gronde et nous redescendons pour pique-niquer plus bas pour profiter d’une température plus clémente et d’un vent moins rafraîchissant… difficile de croire qu’il y a la canicule, perché là-haut et ouvert au puissants zéphyrs.

Valloirin dans la redescente de Pierre Fendue :

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Nous avisons un beau rocher sur lequel nous déballons notre festin du jour : au menu, salade de pommes de terre avec saucisson et jambon de pays tué fraîchement ;-) et… une bouteille de pinard hissée courageusement par Valloirin. Le hic… c’est d’avoir oublié les gobelets, tant pis, il faut boire au goulot tel des poivrots mais je vous assure c’est excellent.

Boire un petit coup c’est agréable… n’est-ce pas Valloirin ?

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Glups…

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Le soleil revient peu à peu, sa chaleur est la bienvenue, nous réglons leur sort à nos succulents mets et nous repartons vers la vallée, vers Bonnenuit.

De toute la randonnée, nous n’avons croisé qu’une seule personne, qui était au refuge avec nous et qui était montée à l’Epaisseur un peu avant nous.

Le paysage défile et se transforme en sens inverse de la montée : aux pierres succèdent l’herbe et les alpages.

Peu à peu, la chaleur revient et nous nous retrouvons dans la même tenue qu’au départ. Nous nous essayons vainement à la chasse à la marmotte mais peu collaboratives cette après-midi, rien à se mettre sous la dent… et pourtant, j’avais failli en surprendre une en la surplombant mais le temps de dégainer, la belle s’était envolée.

Le retour sur fond de Grand Galibier

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Les pieds commençaient à chauffer salement sur la fin, une dernière photo aux chalets des Aiguilles, un regard pour la maison à G, occupée tandis que son maître fait des excès peu recommandables dans une île du Sud.

Voilà, la voiture est là, notre pote ne nous a pas attendu, il a dû rentrer en stop visiblement.

Je déchausse les chaussures, je les enlève même, c’est un petit bonheur mais tellement grand à cet instant.

Il est 16h30 soit 8h de marche environ avec une superbe journée comme je les adore.

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