Voici – enfin – le résumé de la « pêche à la grenouille » qui a dû être organisée avant de commencer les travaux de terrassement de la retenue collinaire du lac de la Vieille.

Juste quelques explications : le lieu ou va être réalisé le lac est le siège d’une colonie de Grenouilles (comme partout sur le Crey du Quart…mais bon…). Après étude, ces grenouilles sont des grenouilles rousses, espèce protégée (ça tombe bien)…

Il fallut donc effectuer une collecte des grenouilles, pour les déposer dans le lac du Trique, petit lac proche du lac de la Vieille, en direction de l’Aiguille Noire. Une association de protection de la nature écologiste a donc été contactée, pour effectuer l’histoire… sans laquelle l’autorisation d’effectuer le terrassement n’aurait pas été donnée.

Scratchy, toujours en stage à l’époque, effectuait les voyages en 4×4 entre les 2 lacs, avec les seaux pleins.

Résumé en images…

14 JUIN – 9H : Nous sommes tous en haut : les 8 ou 9 personnes de l’entreprise pour enlever les grenouilles, moi, le chef du projet de la retenue, et quelques autres personnes de la régie.

Petite photo du lac de la Vieille avant travaux, et assèchement.

Puis les intéressés se mettent à l’action : cuissardes, bottes, épuisettes, seaux, …et même raquettes à neige pour mieux tenir sur le fond boueux du lac sans s’enfoncer… c’est dire ! Quelle organisation !

MAIS UN GROS PROBLEME SE POSE : Aucune grenouille n’est trouvée ! Rien, pas une ! … Seuls des têtards nagent dans le lac… (et le pire arriva)…

L’idée a donc finalement été de recueillir tous les têtards puisqu’ils étaient plusieurs milliers…et ……….. DE LES COMPTER… !!!

Le but a été de faire une moyenne du nombre de têtards dans un gobelet, puis de compter le nombre de gobelets pleins de têtards à la sortie des épuisettes…

Nous allons ensuite les verser dans le lac du Trique, à proximité…

La population de têtards dans ce lac a quintuplé en quelques minutes !…

10h25 : ARRIVEE de la pelle à pattes, de l’entreprise Mancuso, pour ouvrir une brèche dans la digue, et ainsi vider le lac peu à peu :

Elle creusa une tranchée en aval du lac, débouchant sur le snowpark. Les « pécheurs » étaient alors à l’affût juste derrière la pelle, de peur que celle-ci écrase un ou 2 têtards, du fait que ses roues étaient dans l’eau !!! (Vous imaginez…)

…puis les premiers litres du lac s’écoulèrent …et le niveau d’eau baissa doucement.

Certains essayaient de récupérer les têtards passant par la faille du lac, des fois qu’ils descendent en aval…

Toute l’eau s’écoula sur le pipe, ce qui n’arrangea pas les pistes…

Il fallut alors canaliser le ruissellement, puisque celui-ci passait sur un regard d’un canon, et débordait de partout… Le nivoculteur qui était la haut ne put canaliser l’eau…

Les (longues) heures passèrent, et les milliers de têtards étaient comptés…

Avec mes humbles connaissances en écologie, voyant le nombre plus qu’impressionnant de têtards qui sont venus peupler le lac du Trique, je garde à l’idée que cela bouleverse complètement l’équilibre écologique de la zone. Plus les seaux arrivent, plus les têtards sont nombreux, et finalement, il y en avaient presque autant que d’eau…

Mais il « parait » que c’est normal et que ça ne fait rien… donc l’opération continua…

17h… toujours pas la queue d’une grenouille… et plus de 20 000 têtards comptés…

Le lac est presque à sec, on pense peu à peu à plier bagages et redescendre…certains commencent à trouver le temps long…

17h05 : C’est la consécration ! … (ou le DRAME, ça dépend comment on le voit…)

UNE GRENOUILLE SAUTILLE DERRIERE LA PELLE MECANIQUE !

…et voilà… je vous laisse imaginer …

Elle est mignonne, la bestiole !

…1… puis 2 ! … puis …. 10…15… finalement, encore une bonne demi-heure pour toutes les récupérer…et les transférer…

Oula ! C’est passé à 5cm, limite sous la roue de la pelle ! Vite !!!

Les bestioles parmi leur progéniture : y’avait une vingtaine de grenouilles rousses finalement.

Certains « pêcheurs » devaient être collés dans la vase, car on a vraiment eu du mal à les «sortir de la » pour redescendre…

Le nivoculteur de la régie touristique, qui était sur place depuis le matin, trouvait de plus en plus le temps long…et c’est peu dire…

Finalement, nous avons relâché les « bêtes » dans le lac voisin… Comme si de rien n’était.

Le lac était maintenant vide, plein de vase et de boue. No man’s land…ou plutot « no frog‘s land »…

Au final : plus de 22 500 Têtards comptés, une vingtaine de grenouille, et 2 pontes…

…ce que l’histoire ne dit pas, c’est si les populations animales ont survécu à leur déplacement « plutôt » traumatisant…(même si j’ai la réponse…pas si surprenante que ça à mon avis …).

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